Il sentait maintenant son cou entre ses doigts et il serrait plus fort, encore plus fort. Il allait se venger, lui faire payer toutes ces tortures, ces mensonges, il voulait plus que tout lui ôter la vie, empli d’une folie meurtrière qui grandissait depuis longtemps et qui désirait en cet instant s’exprimer librement. Mais plus que tout encore... il voulait lire la peur sur son visage qui restait inconnu jusque là. Le plaquant une nouvelle fois contre le mur, tandis que les mains griffues de Blend tentaient désespérément de défaire son étreinte, il utilisa la Force et le démasqua. Le premier sentiment qui le gagna fut la surprise... un visage balafré, tuméfié où nulle origine ne semblait transparaître. Il s'était attendu à tout sauf à une apparence telle que celle-ci. Mais sa fureur ne baissa pas bien au contraire. Elle ne cessa de croître, tout comme la terreur dans les yeux de son... "maître". Galvanisé par cette sensation enivrante de pouvoir, il se mit alors à hurler :
« Crains moi ! A ton tour crains moi ! »
Mais étouffé, le seigneur ne put répondre et soudain, un sinistre craquement raisonna et ses yeux se révulsèrent. Comprenant ce que cela signifié, Krohn le lâcha et sa dépouille glissa le long du mur jusque sol.
*Libre enfin libre… après tout ce temps*
Il poussa un hurlement de satisfaction en levant les bras au ciel. Il était enfin libre de faire ce qu’il voulait, de se venger, d’orienter sa vie comme il le désirait.
Mais une intense douleur le ramena vite à la réalité et il porta la main à son flanc droit.
« Non… non » marmonna-t-il, comprenant qu’il était gravement blessé.
Le Sith chancela quelque peu et rassembla ses forces pour ramasser son sabre et quitter les lieux. Il devait rejoindre le vaisseau tant qu’il le pouvait encore afin d’y récupérer du matériel de soin.
Il déboula de l’appartement et dévala les escaliers avant que son pied ne manque une marche. Après un bruyant roulé boulé, il se releva difficilement en s’agrippant à la main courante crasseuse et sortit du bâtiment. Son regard fit vite le tour de la rue quasi déserte à cette heure si et il reprit sa route.
La pression retombait lentement et avec elle, la haine, la violence qui lui avait permis de tenir le reste du combat, il le comprenait à présent. Subitement, il se sentit vide sans parvenir à définir ni pourquoi ni comment. Elle le quittait petit à petit, il le percevait parfaitement mais se força à continuer en direction de sa navette. Son pas devenait de plus en plus pesant, il avançait péniblement et la tête lui tournait, le déstabilisant encore plus. Elle Tout tourné à présent autour de lui et apercevant une petite ruelle, il s’y faufila. Le Dazen stoppa net sa progression lorsqu’il eut l’impression d’étouffer. Sa cage thoracique semblait oppressée par une force invisible, une immense main, celle de la mort. . La vie le quittait de plus en plus vite mais il devait tenir encore quelques secondes, juste le temps d’arriver là-bas…
Mais il n’eut pas le temps de faire un pas de plus. Ses jambes se dérobèrent, il tomba, sa chute semblant interminable. Lorsqu’il fut allongé au sol, sur le côté, il regarda droit devant lui et sa vue se troubla. Il ne sentait plus la douleur…
*Pourquoi ? Que… que…*
Ses propres pensées devinrent floues pour disparaître tandis que ses yeux se fermaient et que sa tête retombait sur le côté.