Appartement de Son Miir

Il y avait quelque chose qui clochait.

Voilà la conclusion à laquelle Son Miir, membre peu influent de l’Etat-Major Olian, était parvenu après quelques jours de réflexion et de visionnage d’hologrammes sur la soudaine et inattendue prise de pouvoir “passagère“ de Reyr Finera. Sa naturelle méfiance envers cet homme lugubre l’avait poussé à chercher le détail qui changerait la vision qu’il avait des évènements récents. Comme peut-être celle de tout ceux à qui il en soufflerait mot.
Son avait cherché jour et nuit, cherchant là où personne ne pensait pouvoir chercher, ou ne voulait chercher. Il avait visionné des dizaines de fois l’enregistrement tragique du Conseil Suprême, passé au crible le discours et les réactions alentours sans rien trouver. Il en avait même été presque désespéré.
Mais, au final, il trouva ce qui n’allait pas. C’était tout simple, évident, mais tellement énorme que personne n’osait l’imaginer, et surtout n’osait imaginer ce que cela pouvait impliquer.
Il ouvrit son terminal, entra son identification et entra un simple message, codé selon ses méthodes habituelles, à l’intention d’un vieil ami qui saurait quoi faire de l’information.

«Mon cher Nolia. Je crois avoir l’info, c’est si évident…
Pourquoi, et surtout comment, notre très cher Finera avait les enregistrements de l’attaque de Diarion moins d’une journée après l’attaque, et surtout en provenance d’une sonde espionne envoyée sur place pour enregistrer ladite attaque s’il ne savait pas la date précise de l’assaut avant qu’il ne tombe? Je pense que tu as compris ce que je sous-entends. A toi de voir ce que tu en fait…

Son Miir.»

Les dés étaient jetés.

Ce qu’il ne savait pas alors, c’est qu’à une centaine de kilomètre de là, on avait intercepté, facilement décodé et lu le message, dans le cadre d’une politique de sécurité et d’écoute qui venaient de naître avec la prise au pouvoir de Reyr Finera.

Nolia observait en silence, le coeur brisé, le corps interte de son ancien ami Son Miir, jonchant le sol froid de son appartement. Quand il l'avait découvert, le cadavre était encore chaud, et le sang coulait encore de ses plaie brulée vives. On l'avait assassiné, cela ne faisait aucun doute.
La veille, il avait reçus son message alarmant. Alors, voilà l'idée, si évidente qu'elle en était presque invisible: il n'y avait pas d'attaque républicaine, ni d'une flotte inconnue. Il y avait juste Reyr Finera à la tête de la plus grande et de la plus ignoble supercherie de l'histoire Olianne.
Finera avait lui-même commandité l'attaque de Diarion. Il s'était alors rendu chez son ami pour discuter de la nouvelle.
Pour y découvir ça...
Peu de gens le croirait maintenant que la population à majoritairement confiance en leur nouveau "Praetor", et sans l'aide de son feu ami.

Son devait avoir été tué par des soldat au service de l'Armée Régulière, et au final des Service de Reyr Finera. Cela ne faisait aucun doute, et confirmait le soupçons de Son quant à la supercherie... Ils avaient quelque chose à cacher.

Très bien. Puisqu'il devait en être ainsi, Nolia décida, à cet instant même, de tout faire afin d'informer le monde de la vérité. Tout ceux qui lui prêteront oreille comprendront... Alors, peut-être, y-a-t-il une chance d'arrêter maintenant la machine qui se lance...
Il partit alors, après un dernier regard à son ami, car il avait une grande tâche maintenant...